vendredi 5 octobre 2018

Septembre 1915 - Aux tranchées sur le front de l'Aisne

Nous allons toucher un béret à la place du képi

Pages 63 et 64 du Carnet de Léon Mellard
 (page 63)
(Il n'a pas plus, mais il fait bien) frais dès qu'arrive 11H du soir et de plus c'est très dur de passer une nuit à veiller couché sur le ventre. Une patrouille allemande est venue près de nous, l'un de nous en a aperçu un à une vingtaine de mètres, il a crié « Halte là, qui vive ! ». Ne recevant pas de réponse il a tiré 3 coups.




Je crois que ce mois ne se passera pas sans que nous allions à l'assaut. Beaucoup de canons arrivent. Ce sera dur si nous attaquons ici car 50 m de fils de fer en face des tranchées allemandes nous empêcheront de passer. A la grâce de Dieu, qu'il nous aide dans la bataille et que sa volonté soit faite.
Rien encore de sœur Élise. Est-ce pour bientôt ? Rien d'Hélène, que c'est long ! J'attends avec impatience (une) réponse de Charles. Un de mes camarades, nommé Lemal, de La Plaine, est dans les tranchées de 1ère ligne à 1500 mètres de chez lui. Il dit qu'en regardant avec des jumelles il voit qu'aucune maison de La Plaine n'est démolie. Mais des 80, Cornailles, cité de l'abattoir, cimetière, il ne resterait que des ruines.

(page 64)
J'espère qu'Hélène n'aura pas eu trop à souffrir et que Dieu la protège toujours. Je prie bien pour cela.
Nous allons toucher un béret à la place du képi.
Dimanche 12 7bre 1915 :
Je suis aux tranchées pour le moment près de Berry-au-bac, en 1ère ligne.
On prépare une attaque
Nous sommes ici depuis hier soir, on y est venu travailler 3 nuits en étant cantonné à 10 km d'ici, on est bien fatigué.
J'espère qu'il y aura du changt  (changement) en France d'ici peu.
Rien encore d'Hélène, ni d’Élise, que c'est long !
Mercredi 15 7bre 1915 :
Nous avons commencé une tranchée parallèle à l'autre, de 1ère ligne lundi soir. On a continué cette nuit. Il y a eu une dizaine de blessés à la Cie pour ces 2 jours, dont 2 grièvement.

Pour le moment il est midi. Je suis dans cette tranchée de garde. Le canon tonne bien fort, heureusement


Pages 65 et 66 du Carnet de Léon Mellard

(page 65)
Les obus ne tombent pas ici il vont à gauche et à droite.
Rien d'Hélène, rien d'Hélène.
Dimanche 19 : Nous voici en repos, pas pour bien longtemps je crois. On est sous des baraquements en planches. On vient de La Neuville près Berry-au-bac.
Mardi 21 7bre 1915 : Je suis encore dans les baraquements sous bois, on part aux tranchées ce soir.
La grande offensive approche. Hier soir le canon a tonné bien fort du côté de Craonne.
Rien encore d’Élise, ni d'Hélène.
On croit que tante n'a pas reçu notre lettre pour Élise, quelle guigne !
J'espère en la victoire prochaine et en la délivrance de ma Bien Aimée et de ma chère sœur Élise.
Vite, vite, vite !

Allons-y, gagne ou perd mais finissons-en !

Jeudi 23 septembre 1915 : Cette nuit un dirigeable français est parti dans les lignes allemandes.
Nous avons vu les batteries allemandes tirer après, il était alors aux environs de Soissons.
Il est venu dans notre direction et nous avons pu l'apercevoir au clair de lune. Les batteries tiraient toujours après.
Rien de nouveau encore mais je crois que la grande offensive approche. Je pense que c'est pour ce mois.
Rien encore d’Élise, rien d'Hélène, que c'est long, long.
Dimanche 26 9H :
On vient de nous distribuer un 2° bidon et une 2° musette pour l'attaque. On va avoir 200 cartouches, 4 grenades, 1 jour (de) vivres de réserve c'est à dire 6 biscuits, une boîte de singe un peu  (de) sucre, café et riz.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire