Nous avons sorti très peu. J'ai été parrain le dimanche 7 mars. J'ai juste vu la Tour Eiffel, l'Arc de Triomphe et les Invalides.
Pages 32 et 33 du carnet de Léon Mellard |
(page 32)
(Si j'avais) le bonheur de pouvoir voir
Hélène, quelle joie ! J'en suis toujours sans nouvelles. J'irai voir à la
sous-préfecture dans quelques jours s'il n'y a pas une nouvelle liste
d'évacués. J'y suis déjà allé mercredi, je n'ai pas vu l'adresse d'Hélène.
J'ai écrit à Charles et à Mme Jn-Bte
(Jean-Baptiste?) Duhamel mercredi. J'attends réponse avec impatience.
Samedi 20-2-15 : Je suis allé au salut hier,
jeudi et mercredi. J'y retournerai ce soir. Il fait très beau temps
aujourd'hui, le soleil luit.
Vite, vite une lettre d'Hélène.
Mardi 23-2-15 : Je suis allé à la messe de 9H
dimanche et aux vêpres à 2H à Charzais, petit village près d'ici. Je suis allé
au salut hier, j'irai encore aujourd'hui.
Rien encore d'Hélène.
J'ai passé la visite ce matin. Je vais partir en permission
mardi prochain 2 mars à 5H du soir.
Il paraît que ce sont les Français qui ont bombardé les Gds
Bureaux et non les boches.
J'ai écrit à Ch. Duhamel le 15, la lettre m'est revenue hier
du dépôt. Je l'ai renvoyée par Paris. J'ai écrit aujourd'hui à Nîmes pour avoir
des nouvelles d'Hélène.
Jeudi 25-2-15 : Reçu une lettre de Mme Jn-Bte
(Jean-Baptiste?) Duhamel , ce n'est pas la sœur d'Hélène.
Samedi 27-2-15 : Je suis allé au salut hier soir. J'ai
reçu un billet de 5 Fr de maman.
Vivement mardi soir que j'aille en permission.
Rien encore d'Hélène.
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Samedi 13 mars 1915 : Je suis parti en
permission de Fontenay le 2 mars au train de 11H52. Je suis arrivé chez Suzanne
à Port-St-Père le soir à 7H1/2. J'en suis reparti le vendredi à 4H (du) soir
avec Suzanne qui est venue me conduire à Nantes. Nous sommes allés où sa sœur
est en service jusque 9H, puis nous sommes allés voir l'heure de mon train à la
gare et sommes rentrés, puis je suis parti.
Je suis arrivé à Paris samedi matin à 7H1/2 au quai d'Orsay.
Je me suis rendu 62 rue Chaptal chez Marguerite ; il n'y avait personne.
Elle était partie me chercher avec maman à la gare Montparnasse. J'y suis allé
dans le car pendant qu'elles revenaient dans le métro. Je suis revenu dans le
car et suis rentré 62 rue Chaptal, il était 11H. J'y ai trouvé maman, toujours la
même et Marguerite. Nous avons sorti très peu. J'ai été parrain le dimanche 7
mars. J'ai juste vu la Tour Eiffel, l'Arc de Triomphe et les Invalides. Maman
est partie jeudi 11 au train de 6H22 Gare du Nord et moi au train de 7H20 gare
Quai d'Orsay.
Je suis arrivé ici à Aubusson hier vendredi à 8H1/2 du
matin. J'ai touché 5,30 Fr pour ma chemise, 2 paires de chaussettes et une
paire de gants. J'ai passé la visite ce matin, le major m'a mis 4 jours exempté
de service. Je suis à la section hors rang pour quelques jours.
Je vais coucher chez des vieux avec un camarade ayant eu les
pieds gelés à Ypres en même temps que moi.
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Pages 34 et 35 du carnet de Léon Mellard |
(page 34)
Il fait du très beau temps,
le soleil chauffe.
Vendredi 19 : Les bleus de la classe 15 et les
réformés ou auxiliaires versés dans le service armé font l'exercice chaque jour
pendant que nous, les anciens qui avons été au feu, nous nous promenons.
Aujourd'hui ils ont eu réveil à 5H et sont partis à 6H1/2 en marche pour 2
jours. Ils rentreront demain soir. Et nous, pendant ce temps, nous ne faisons
rien, rien.
Il a fait un soleil depuis vendredi 12 comme il en fait à
Liévin au mois d'Août. Il faisait bien chaud.
Aujourd'hui il pleut un peu.
Nous sommes 5 de la classe 14 ici à Aubusson ; on est
content de se retrouver.
Je couche dans un lit avec un camarade de Boulogne nommé
Morand.
Nous sommes très bien.
Reçu hier une lettre de Lucien Turlotte me disant qu'il a
entendu dire qu'Hélène est dans le midi. Je ne le croyais pas, me disant que
dans ce cas j'aurais eu des lettres ? Je suis allé voir à la
sous-préfecture pour en être certain. Les listes d'évacués n'y étaient pas, de
sorte que j'ai dû aller les voir au capitaine trésorier qui les a. Je n'ai pas
trouvé l'adresse. Je pense que Lucien se
(page 35)
trompe et qu'Hélène est
encore à Liévin. Pauvre Hélène comme elle doit souffrir là-bas, au milieu des
obus, des boches et sans nouvelles de tous. Mon Dieu, secourez la et délivrez
la, vite, vite !
Il y a eu un départ d'une 12aine pour le 16° chasseur mardi,
un d'une vingtaine pour le 162 mercredi et il en part encore une vingtaine
aujourd'hui pour le 110° d'infanterie.
Je ne sais pas combien de temps je resterai encore ici, mais
pas longtemps je crois.
Mercredi 24-3-15 : Rien de nouveau ici. Des
départs tous les 2 ou 3 jours. Le temps est toujours au beau, il a plu un peu
aujourd'hui.
Reçu hier une carte de Rosa me disant que la cousine à Mme
Verdouck lui a dit qu'Hélène est restée à Liévin.
J'ai écrit aujourd'hui au commandant du bureau de
recrutement de Béthune à Périgueux pour savoir à quel régiment a été incorporé
Georges. Je lui écrirai et peut-être pourra-t-il me donner des nouvelles
d'Hélène.
Mercredi 31-3-15 : Je suis allé en marche de 2 j.
(jours) vendredi et samedi. Nous avons été à Belgarde (sans doute Bellegarde en
Marche) ,petite ville située à 12 km d'ici. Nous avons eu un service en
campagne en allant et en revenant, (et alerte la nuit)
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